Le toucher : un besoin fondamental

Mon corps : ce messager mal connu

La peau est le plus grand organe du Corps. C’est par là que nous sommes en lien avec l’extérieur, que nous ressentons. Chaque cellule, chaque pore de notre peau est un capteur de vie, de lien, de notre première seconde de vie, à la dernière. C’est par ce biais que nous nous créons nos repères relationnels. 

Le petit enfant est naturellement relié aux autres par le toucher, il est porté, langé, baigné, câliné et exprime physiquement et librement ses émotions. C’est par cette interaction qu’il construit sa relation aux autres. 

Nourrir ses propres besoins 

Dans sa pyramide, Abraham Maslow définit dès 1940, une hiérarchisation des besoins fondamentaux de l’homme. Il démontre ainsi que lorsque il y a un manque dans la satisfaction des besoins physiologiques et du besoin de sécurité, l’humain a du mal à ressentir un sentiment d’appartenance, avoir confiance en lui, et à s’accomplir.

Le toucher nourrit les 3 premiers besoins fondamentaux de l’Etre Humain.

Comme tous les parents sont parfaitement imparfait, l’enfant grandit aussi avec des manques qui le structureront et induiront sa façon de se positionner dans la vie. 

Vivre ses émotions

Dans notre société, quand les enfants grandissent nous leur demandons de réprimer l’expression de leurs émotions. Et c’est à la même période que « socialement » la part du toucher dans la relation s’estompe. Nous mettons progressivement de la distance entre nous et les autres, le toucher devient un espace peu partagé. 

Mais pourquoi donc ? 

Qu’est ce qui motive l’Homme moderne à se séparer de ce besoin essentiel ?

Etre touché met en lien direct avec ses propres sensations intérieures et son propre vécu. Lorsque nous sommes touchés, il arrive que la sensation vécue re-connecte un besoin antérieur réprimé, cette sensation va alors créer une émotion. 

Nos émotions sont la manière qu’a notre corps de nous montrer la voie de nos besoins. 

Cette émotion est l’indicateur d’un besoin non reconnus et non nourri, et plus ce besoin a été nié, plus l’expression de l’émotion est forte.

Quand on est pas en lien avec son corps, on peut être submergé par ses émotions, ou au contraire complètement coupé d’elles. Dans les deux cas, c’est comme ci on avait perdu la boussole de son être. Car nier ses émotions revient à nier ses besoins.

Parfois on pense qu’être en lien avec ses émotions est douloureux, mais c’est le fait de réprimer cette émotion, de se couper dans ce mouvement qui induit la douleur. 

Il faut différencier l’accueil du mouvement intérieur et la projection de ce mouvement vers l’extérieur. Bien souvent le fait de réprimer les émotions fige le corps et fait qu’on réagit en projetant ce mouvement à l’extérieur (c’est parce que tu …) et on ne prend pas la responsabilité de ce qui se passe en nous-même.

Ces émotions que nous réprimons se transforment en tensions. Elle modèlent notre corps, notre posture et induisent notre façon d’appréhender la vie.

Progressivement la détente devient de moins en moins facile puisque notre corps est sous tension et que chaque relâchement peut libérer une émotion. Alors on s’éloigne de soi puisqu’on ne sait pas trop comment faire autrement. 

Laisser faire le mouvement intérieur

Devenus adultes nous pouvons parfois ressentir le sentiment d’être conditionnés par « une éducation » ou « des manques » liés à la façon dont nous avons été accompagnés. 

Nous avons alors la possibilité de nous regarder et de choisir qui nous voulons être. 

C’est ainsi que nous allons prendre en charge nos besoins et venir ajuster ce qui a besoin de l’être en nous. C’est ce regard intérieur humble et curieux sur nos émotions qui nous pousse à chercher des solutions pour aller bien, grandir, guérir notre âme pour être plus nous-même.

C’est en re-connectant notre relation au toucher, en apprivoisant la détente, en écoutant les messages de notre corps, que petit à petit, on réapprend à s’accueillir et à accueillir l’autre. En portant de l’attention à notre mouvement intérieur, nous nous remettons en lien avec nos besoins.

Accueillir son émotion c’est prendre la responsabilité de ce qui se passe en nous. 

Respirer dans cette sensation corporelle et regarder le besoin qui s’exprime, s’ouvrir à lui, s’ouvrir à soi, permettront à cette énergie de circuler et de libérer le corps.

Lucie Martineau 9/03/16

Arbre-ressource.com